10 oct. 2014

'The Story Of The Impossible'

Je suis perdue, je suis foutue.


Référence à l'avocat héro de 'Suits',




Après une semaine et demi sans signe de vie, je reviens avec un article un peu spécial. Cet article n'est ni un rebondissement sur l'actualité, ni même mon opinion sur un sujet quelconque ou une invitation à débattre. Ce n'est pas non plus un résumé d'une de mes sorties ou une playlist mensuelle. De même, il ne s'agit ni d'un avis cinématographique, ni d'une recommandation littéraire... 






Non, cet article n'a en réalité aucun but. A part, peut-être, me libérer de mes idées noires et de mes pensées négatives et pessimistes. Mettre des mots sur le brouhaha qui occupe ma tête. Extérioriser ma pensée afin qu'elle ne me hante plus. Des idées de posts sympathiques, jovials et enrichissants, j'en ai pourtant - là n'est pas le problème ! Mais voyez-vous, j'ai envie de laisser mon côté pessimiste prendre le dessus pour une fois. J'ai envie de faire tomber le masque. D'arrêter de faire semblant. D'arrêter de mentir et de mentir à moi-même. Et puis merde, j'ai envie de me plaindre quoi ! Je le fais si rarement... Parce-qu'entre nous, se forcer à être heureux, souriant et excitée par la vie c'est bien plus fatiguant que s'autoriser à être malheureux. Fatiguant n'est peut-être pas le mot. Mais en tout cas être un peu déprimée s'avère être beaucoup plus facile qu'être heureux. Alors en ce moment, je me laisse aller, j'arrête de me battre avec l'ange assis sur mon épaule droite et autorise le démon de gauche à s'exprimer. Pire même, je l'autorise à avoir une emprise sur ma vision des choses et à affecter mon moral.



Pour la première fois depuis longtemps, je me dit que je n’y arriverai pas. Que c’est impossible, que c’est trop dur, que c'est insurmontable. Pour la première fois depuis longtemps, j’en suis venue à la conclusion que rien ne rendrait cette étape plus abordable. Que n’importe quel chemin entrepris mènera forcément à l’échec. Que quelle que soit la solution choisie, le résultat sera le même. L'échec. J’aurai beau utiliser une méthode plutôt qu’une autre, au bout du compte ça ne fonctionnera pas. Pour la première fois depuis longtemps j’ai compris que donner mon maximum ne servirait à rien. Je n’y arriverai pas. Jamais la réussite ne sera le mot de la fin de ce chapitre. Pour la première fois depuis longtemps j’ai réalisé que c’en était trop pour moi, que j’allais échouer et que je n’y pouvais rien. 
Les chances que je réussisse mes projets ; que je passe en 3e année de droit, que j'étudie dans une bonne fac à l'étranger, que j’obtienne ma licence, que je sois prise dans un bon master et devienne une juriste ou même - soyons fous - avocate internationale, que je voyage à travers le monde, que je combatte l'injustice, que je me marie à un charmant british, que nos enfants soient beaux et polis, ... sont si infimes qu’elles en deviennent nulles. Je suis perdue. Je suis foutue. Pour la première fois depuis longtemps lorsque j'imagine mon avenir, je visualise un mur bétonné, gris foncé, haut de 937 516 492 mètres et protégés par une armée de véhicules blindés. Non pas que je vivais dans le monde des bisounours avant, seulement malgré les difficultés rencontrées et la connaissance des futures, j'avais foi en mon avenir mais surtout j'avais foi en moi. C'est étrange, pourtant je n'ai aucune estime de moi et je suis aussi confiante qu'une oisillon sortant de son nid pour la première fois. Je n'ai jamais eu confiance en moi, certes, mais jamais ça n'avait atteint ce stade là. Jamais je n'ai été aussi dépitée. Je sature, et je me retiens de "pète un câble" je crois. A moins que ça ne soit ce qui est déjà en train de se passer.



Aujourd'hui, je suis épuisée. Épuisée par mon rhume, ma toux et mon mal de gorge, mais également épuisée par le travail à fournir, les rédactions qui s’enchaînent les unes à la suite des autres, les cours d'amphi à taper, comprendre et exploiter, les lectures juridiques à analyser, les réveils trop matinaux, les couchers trop tardifs... Et puis tout simplement fatiguée par les gens, par le bruit de la foule, par le simple fait d'avoir une conversation. Mais par dessus tout, je suis fatiguée par moi même. Je m'en veux d'être pessimiste, je m'en veux d'en avoir raz-le-bol, je m'en veux de ne pas être assez combative, je m'en veux de ne pas réussir. Et je ris de ma connerie, car c'est entre deux quintes de toux et depuis la bibliothèque universitaire que je vous écris, au lieu de me concentrer sur la rédaction de ma dizaine de fiches d'arrêts et de mon cas pratique de droit des contrats, de me pencher sur ma dissertation en droit administratif, mon "case brief"de droit américain, mon exposé en finances publiques et j'en passe... Le repos en langage des juristes, je crois bien qu'ils ne le connaissent pas. Pourtant, moi j'en aurais bien besoin. 

Pour généraliser, je suis fatiguée de me battre en permanence avec le monde, mais surtout de me battre avec moi-même. Je suis mon pire cauchemar, moi seule suis le maître de mes actes, de mes paroles et de mon corps. Ma pensée s'avère être le seul élément sur lequel je n’ai aucun contrôle. Mais alors absolument aucun. Il en y a un de ces foutoirs dans ma tête. Et je m'en veux tellement d'avoir ces pensées négatives, et sordides, au fond. Car une petite partie de moi - le petit ange qui fait de la résistance à ma droite, sûrement - sait qu'il y a une issue à ce tunnel et qu'il suffit de creuser un peu plus longtemps et un peu plus fort pour trouver la lumière. Donner le meilleur de moi-même ne sert à rien, non. Il faut en revanche que je me surpasse pour y arriver. Et étrangement, la simple idée de surmonter mes capacités et de tout donner me fait peur, m'effraie même. Car si malgré tout ça, l'issue restait un échec ? Pour la première fois depuis longtemps, j'ai peur de l'échec et des conséquences que cela engendrera. J'ai peur de ne pas être à la hauteur, mais l'ai-je été un jour ?


Pfff. Je regrette déjà avoir mis en ligne un article si peu valorisateur, si vide de sens et probablement incohérent. 
Le temps que je termine mon arrêt, fasse mes courses et  rentre chez moi, j'aurai peut-être songer à le retirer.

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