27 nov. 2014

'Illuminate'

        When Christmas rimes with kindness



Ce soir j'ai envie d'écrire.



        Étrangement, j'ai ce besoin urgent de prendre une page vierge et de la remplir jusqu'à ce que mes paupières tombent. Soudainement, j'ai envie de prendre le temps, de m'échapper de mon code civil et de me poser confortablement sous la couette. Étonnamment, je me sens d'humeur à partager mes dernières pensées, sur un blog qui au fond n'est que très peu lu. C'est alors que je me retrouve à l'heure du coucher à tapoter sur mon clavier, comme si je ne le faisais déjà pas assez en amphi, avec cette fois-ci le dernier album de Yellowcard en fond sonore, une bougie saveur épices allumée et un père noël en chocolat - déjà sans tête - reposant sur ma table de nuit.
       Yup, Noël approche à grand pas les amis. Dans un mois, nous aurons déjà la peau du ventre bien tendue et 3 kilos de plus sur la balance. La période de Noël, c'est ce moment de l'année où le froid est installé et les feuilles sont tombées. Pour autant, le moral de la population n'est pas si amoché que ce que le climat et l'intensité solaire pourraient laisser croire. Au contraire même, les gens sont - globalement - contents. Durant la période des fêtes, c'est comme si tout le monde faisait un effort pour mettre de coté aussi bien ses soucis les plus profonds que ses petits tracas du quotidien. Tout le monde semble être plus relax, plus ouvert et plus souriant. Quand bien même tout cela ne serait qu'une façade, c'est toujours agréable à voir. Pendant le temps de quelques semaines, les français semblent satisfaits ; n'est-ce pas là une belle preuve de la magie de Noël ? Je fais partie de ceux qui se réjouissent de voir les illuminations dans les rues, qui s'émerveillent devant les décorations dans les centre commerciaux, qui ralentissent devant les vitrines des magasins et qui s'excitent à l'idée d'aller faire un tour dans un marché de Noël. Au mois de décembre, je redeviens une petite fille, je me laisse transporter par l'atmosphère féerique et bon enfant et je me sens d'humeur à faire des cadeaux à tout le monde (Hier encore, j'ai offert à père noël en chocolat à tout ceux avec qui je partage mon logement)




   
   Ceci étant dit, le mois de décembre n'a pas que des avantages, ne vous méprenez pas. Cette période de fin d'année est malheureusement synonyme de froid, d'humidité, de nez qui coulent, de maladies, d'extrême fatigue, de partiels de fin de semestre, de journées qui se résument à partir de chez soi la nuit et revenir également la nuit, de foule dans les magasins, de casse-tête pour trouver des cadeaux.. Mais la période de fin d'année, c'est aussi un moment de misère social grandissante. En effet, à l'heure où nous dépensons notre argent en futilités, en boissons spéciales Christmas de chez Starbucks et en chocolats qui nous coûtent un bras (see what I did there?), il n'en demeure pas moins que la vie devient de plus en plus rude pour les sans-abris. Ainsi, cette période de l'année est l'occasion de faire plaisir à ses proches mais pourquoi pas à des inconnus par la même occasion? Je donne très peu à ceux qui font la manche, je l'avoue, et je culpabilise presque à chaque refus que je prononce. Cependant, donner à un signifierait donner à celui de la rue d'à côté, et ainsi de suite. Etant étudiante boursière, je ne peux me le permettre... De plus, comment déceler le vrai du faux? Il y a tellement d'abus, tellement de profiteurs, tellement de réseaux qui se sont mis en place. Ca me répugne. Cela dit, la semaine dernière, alors que je faisais mes courses tard un mardi soir, une roumaine (je pense) devant moi à la caisse a payé avec certainement sa récolte des derniers jours. Sur le tapis était étalé un nombre incalculable de pièces rouges et jaunes, et parmi elles, quelque euros se cachaient. J'avoue avoir éprouvé une double pitié à ce moment précis : tout d'abord pour cette femme habillée pauvrement qui n'avait pu s'offrir que du pain, du lait et d'autres denrées essentielles. Et d'autre part pour la caissière qui à 20h30 a peiné à comptabiliser le montant de ces piles de pièces ! Au bout de la troisième tentative de re-comptage, j'ai alors proposé d'ajouter au bout ce qu'il manquait, car je voyais bien que malgré l'important nombre de pièces, les chances que les 10€ soit atteint étaient terriblement faibles. J'ai donc rajouté environs 3€ afin que cette dame n'ait pas à retirer des produits de son sac. Je me souviens encore du regard et de la réaction de la caissière qui m'a aussitôt sorti que j'avais "vraiment bon coeur". C'est sans réfléchir que je lui ai rétorqué que justement non, au contraire, ça me faisait mal au coeur de voir ça. Bref, ce petit épisode illustre simplement le fait qu'en cette période festive, on devrait certes penser à sa famille et ses amis, mais également à ceux qui n'en ont pas. Un petit geste peut changer tant de choses. Un sourire a également bien plus d'impact que ce que l'on pourrait croire. Pensons-y.

       Tiens, en parlant d'amis justement, j'en viens à penser que cette année nous faisons avec mon "groupe" de la fac le petit jeu du père Noël secret. On a pioché le nom de quelqu'un d'autre et on devra lui offrir un petit quelque chose. C'est tout con, mais j'ai toujours eu envie de "jouer" à ça : s'offrir un cadeau anonymement et deviner de qui provient le notre. Cette idée tout bête me rend heureuse, c'est débile, non?


Tout en restant dans le même thème de l'amitié et de Noël, l'une de mes meilleures amies, qui étudie à Strasbourg, vient justement demain passer le week-end chez moi, près de Paris. Cette idée me réjouit, vous n'avez pas idée ! A vrai dire, ce week-end est le seul que j'ai de libre entre les vacances de la Toussaint et Noël, et je n'avais pas vraiment envie de rentrer en Bretagne chez ma mère pour être honnête... Je ne sais pas trop ce que j'aurais fait là-bas, et puis surtout je me suis tellement habituée à ma vie d'étudiante autonome et indépendante, que rentrer à la maison et redevenir une fille à maman le temps d'un week-end, ça ne m'enchante pas grandement. De plus, j'ai déjà glandé tout l'été chez moi ; j'ai besoin d'espace, de respirer et de m'isoler(non pas que ma famille soit insupportable et oppressante, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit !). Mais ouais, j'en sais rien, je ne saurais l'expliquer, mais comme je l'ai évoqué dans cet article, je ne suis pas très famille ni très attachée à ma ville et mon chez moi, et n'hésite pas à quitter mon univers, c'est tout. Certainement est-ce parce-que mon univers justement, n'est pas un univers qui me convient. En plus de ça, je suis de nature introvertie et solitaire. Tout ca pour en venir au fait que ce week-end sans avoir d'examens blancs ou de cours de rattrapage, je ne le passe non pas affalée sur mon canapé breton, mais à galoper dans Paris avec l'une des mes plus vieilles amies (bientôt 10 ans!). On s'offre un petit week-end de filles destiné à la course aux cadeaux de Noël, au lèche-vitrine de Printemps et au marché des Champs-Elysées. L'idéal pour s'évader de la tension de nos études !

       Je pourrais continuer des heures à écrire, mais mon ventre à faim et il me reste encore un oral à préparer pour demain. C'est donc là que mon esprit s'arrête de divaguer et que je retourne à mes occupations habituelles.
En cette semaine de l'anniversaire (40 ans!) du vote de la loi Simone Veil sur l'IVG, de la journée mondiale contre les violences faites envers les femmes (mardi 25) et de Thanksgiving (aujourd'hui), je vous souhaite que la fin de celle-ci vous soit la plus agréable possible. Énormes bisous, et n'oubliez pas de sourire (pour vous, votre entourage et les inconnus) xx




Minute Titre: Yellowcard est un groupe de rock alternatif américain formé en 1997 en Floride que j'ai connu grâce à leur titre City of devils - qui a accompagné mes moments de déprime totale et de remise en question. Bien que la composition de groupe ait changé depuis, je reste accrochée à eux et leur dernier album "Lift A Sail" est tout sauf décevant. J'adore tout particulièrement MSK et The Deepest Well.

18 nov. 2014

'Pursuit Of Hapiness'

C'est quoi le putain de bonheur? 





Il y a des soirs où je me sens d'humeur à philosopher et mettre des mots sur ma pensée :

          C'est quoi le putain de bonheur ? C'est quoi cette merde dont tout le monde parle constamment? J'ai l'impression que c'est le nouveau truc à la mode, le mouvement épistolaire superflu. Lorsque l'on te demande quel est ton but dans la vie, tu réponds "être heureux" et tu te sens cool, dans le vent, comme Beyonce dans Pretty Hurts. Pardon? Non. Non. Ca ne devrait pas être un but. Il ne faut pas le voir comme une grande étoile scintillante qu'il faut atteindre à tout prix. Arrêtez de tendre le bras jusqu'à vous en donner une crampe. On parle du bonheur comme l'on parle des sept merveilles du monde. C'est fantastique, magique, épique. Le bonheur est, dans les moeurs, rare et précieux. On voue un culte autour de ce mot, on l'admire,  on en rêve les yeux ouverts. On le cherche au dépens des autres sensations et on en oublie sa définition. C'est simplement devenue un idéal, une fin de Disney. Or c'est bien connu, un idéal est une perfection inconcrétisable. Le bonheur est une notion abstraite qui hante nos rêves. Oui, hante. Car voir le bonheur comme un but ultime engendre bien plus d'effets négatifs que positifs. Arrêtons de se le fixer comme objectif puisque cette recherche est vouée à l’échec. Oui j'ai osé le dire. Ca fait mal de l'entendre hein? Et pourtant je ne me range pas dans la catégorie des pessimistes. Je suis tout simplement pensive et réaliste. La perfection et le nirvana n'existe pas, à quoi bon vouloir l'atteindre à tout prix? Lançons nous plutôt des objectifs concrets et réalistes, cela engendrera moins de déception et plus de déterminisme dans nos actions sur du long terme. Le bonheur ne rime pas avec perfection et nirvana, il s'agit d'un état d'esprit.

Parfois, j'ose à peine prononcer ce mot de peur qu'il s'envole à la seconde où la dernière syllabe a été prononcée. De peur de le voir m'être retiré, je reste discrète. C'est insensée, je le sais bien, mais c'est devenue un mot aussi tabou que Voldemort.  De plus si j'ai le malheur de clamer être heureuse, je serais pointée du doigt. Oui, on est comme ça nous les humains, on aime mettre les gens mal à l'aise, soit disant ça nous réconforte dans notre propre mal être. Or ceux qui osent prononcer ce mot ne sont pas des inconscients, mais a contrario des courageux. Ils ont réussi à passer outre la pression de la société qui voudrait sans arrêt leur rappeler ce qui manque à leur pleine satisfaction de la vie. De peur d'être mise sous un projecteur, j'évoque ce mot à tatons, tout comme on plongerait la pointe du gros orteil dans un bain d'eau bouillante. C'est difficile d'admettre d'être heureuse, car on sait que derrière notre dos, certains murmureront nos défauts et nos failles et souligneront les nombreux éléments qui selon eux devraient être un obstacle à notre bonheur. Ou à l'inverse, il est difficile d'admettre être ou se sentir malheureux, sous prétexte qu' "on a tout ce qu'il nous faut pour être heureux" et que tout cela n’apparaît alors qu'être un caprice.



Il est en effet si difficile de faire abstraction du regard des autres. Mais pourtant c'est à partir de ce moment là que l'on se sentira plus libre et a fortiori plus heureux.  Il nous arrive d'être heureux et de se sentir bien, admettons le. N'ayons pas peur de dire que nos cheveux sont dociles, doux et soyeux  aujourd'hui, que notre nouveau jean met nos fesses en valeur et que cette robe nous amincit. Ne craignons pas de montrer notre intelligence, osons avouer que notre chambre est la plus belle, que nos proches sont fantastiques ou que l'on a passé une nuit merveilleuse et reposante. Laissons nous le droit d'être en forme et plein d'énergie jusqu'à faire tourner notre entourage en bourique. Ca ne veut pas dire que l'inverse se produira demain. Le bonheur n'est pas éphémère, il est juste instable et se manifeste à différents degrés. Mais il est toujours présent, si l'on pense à aller le trouver au fond de nous bien sûr. Il faut prendre le bonheur comme l'air mesuré par un thermomètre: parfois il fait 35 degrés, mais parfois il en fait -5. Cependant le soleil n'a pas disparu pour autant, il est toujours là, à des milliers de milliards de kilomètres, chauffant notre planète pour que l'on puisse vivre. Sa chaleur ne s'épuisera pas, elle est éternelle, seulement parfois des nuages l'empêche de briller de mille feux. Le bonheur est toujours présent, simplement il ne peut pas être au maximum de sa capacité 365 jours par an.

La Baule, un jour de Toussaint.


          Ne percevons pas le bonheur comme un mirage. On a pour habitude de le prendre comme un but, un objectif à atteindre. C'est ridicule. Et vous savez pourquoi? Parce-qu'il est déjà présent. Ce n'est pas un mirage, c'est un véritable oasis que l'on aperçoit au bout de notre nez. Le bonheur, nous le touchons du bout des doigts sans pour autant le sentir, nous le voyons sans le regarder, nous l'entendons sans l'écouter. Nous sommes le propre maître de notre bonheur, au fond on le sait tous mais on préfère blâmer le destin, les autres ou Dieu. Il faut dire que c'est tellement plus facile de laisser l'univers porter le chapeau plutôt que nous-même. Oui je crois au destin, au fait que les grandes lignes sont déjà écrites et que certains événements n'arrivent pas par hasard. Mais cette croyance est à nuancer ; certes nous sommes prédestinées à vivre comme ça, être comme ça, ressembler à ça et ressentir ça, mais ça ne veut pas dire que l'on doit se laisser porter par la vie. Nos actions et nos choix comptent plus que les directives écrites là haut. Un destin ça se change. Ce n'est pas parce-qu'on a préféré prendre la route de campagne et ne pas suivre les indications du GPS que forcément notre voyage est voué à l'échec. Sur cette route, même sinueuse et étroite en apparence, on y rencontrera d'autres obstacles et d'autres personnes que ce qui étaient prévus initialement mais ce ne veut pas dire que notre décision était mauvaise. Il faut vivre, et non pas juste exister. C'est le meilleur moyen d'apprécier la vie et d'être heureux.


"We’re always thinking that someday we’ll be happy; we’ll get that car or that job or that person in our lives that’ll fix everything. But happiness is a mood, and it’s a condition, not a destination. It’s like being tired or hungry, it’s not permanent. It comes and goes, and that’s okay. And I feel like if people thought of it that way, they’d find happiness a lot more often." - Julian Baker, OTH


Un trio, une famille.

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7 nov. 2014

'Dernier combat'

       

 Barrage de Sivens : conflits d'intérêt?



          Ca fait longtemps que je n'avais pas pris le temps de rédiger un article relatif à un sujet d'actualité et de société. Un article comme je les aime, un vrai. Un de ces posts où je m'installe confortablement  adossée à mon chauffage, un chocolat chaud à ma droite, un carnet rempli d'idées à ma gauche et une playlist spotify défilant dans mes oreilles. Faute de temps, j’enchaîne à contre coeur les articles construit à la va-vite (playlists, photos, vidage de tête...). Mais ce n'est pas pour ça que j'ai commencé à bloguer, du moins pas totalement. Alors je profite de mon dernier vendredi soir "libre" (ie sans révision) avant la fin du semestre pour vous parler d'un événement récent qui m'a marquée, touchée et fortement attristée.




          Je reviens en effet aujourd'hui pour parler écologie. Bon, écologie certes, mais également (et surtout) de barrage, d'aéroport, de mouvements sociaux, de casseurs, de répression, de mort. Attendez. Quoi? Mais... Pour tout vous dire, dès la première phrase introductive de mon sujet, j'en viens déjà étonnamment à me demander comment j'en suis venue à allier écologie et mort dans la même phrase. Comment est-ce possible que ces deux termes soient associés ? Comment un passionné qui se bat pour préserver la nature et l'environnement peut-il mourir pour ses convictions a priori si inoffensive et ridiculement banale? Vous l'avez compris maintenant, je pense, le sujet principal de cet article concerne l'affaire du barrage de Sivens, ayant tristement conduit à la mort d'un jeune opposant de 21 ans, Remi Fraisse.

Crédit: France 3 Midi-Pyrénnées

            Remettons les choses dans l'ordre afin de comprendre tous les aspects de ce projet, pourtant local mais dont la tournure des événements et le dénouement semble à présent être un enjeu à la fois national et politique.

Où?
          Le projet de « retenue SIVENS » se situe dans la région Midi-Pyrennées, et spécifiquement  dans la commune de Lisle-sur-Tarn au Nord-Ouest du département du Tarn. Ce projet a lieu au coeur d'une forêt située sur la partie sauvage et préservée de la rivière, le Tescou (qui est un affluent du Tarn dans le bassin de la Garonne).


Pourquoi construire un barrage?
         
          L'objectif soutenu par les pro-barrage est en tout premier lieu un objectif d'intérêt général puisque, en gros, 30 % du volume de la retenue serait un soutient débit d’étiage pour la dilution des pollutions. Les 70 % restant seraient destinés à l’irrigation de 309 hectare de terres agricoles l'été. Ce barrage serait également une réserve pour les potentiels incendies l'été, ainsi qu'une aide majeure pour le règlement des crues et inondations.
--> Ce projet serait donc vitale pour l'agriculture intensive et l'adaptation aux catastrophes naturelles.


Comment ?

          Les élus locaux ont voté en faveur de cet aménagement et la préfète du Tarn a donné son accord. Par ailleurs, l'Etat a permis à ce projet de barrage de bénéficier de fonds structurels européens et d'importantes subventions de la part de l'agence de l'eau Adour-Garonne. Le projet serait en réalité financé à 100 % par des fonds publics (8 400 000 €HT pour l’investissement). Les financieurs prévus sont le maître d'ouvrage ( à savoir le Conseil Général du Tarn pour 10%, le Conseil Général de Tarn-et-Garonne à hauteur de 10% également), l’Agence de l'Eau Adour-Garonne (50%) et l’Europe (30% via les fonds FEADER).
--> Ce projet a été accepté et voté et serait financé par les collectivités locales en majorité, et l'Union Européenne en minorité.


Pourquoi ne pas le construire ?

          Cela ne vous a pas échapper, la construction de ce barrage a fait et fait toujours l'objet de vives contestations.  Le barrage, une fois construit, ennoierait la zone humide du Testet, qui s'avère être la dernière zone humide importante du bassin versant du Tescou et qualifiée par la DREAL (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) comme faisant « partie des zones humides majeures du département du point de vue de la biodiversité ». L'un des principaux arguments allant à l'encontre de ce projet est également un argument environnemental : en effet la destruction de 13 hectares de la zone humide mettrait en péril 94 espèces protégées. Les opposants au barrage évoquent également les conflits d'intérêts entre la compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne et le conseil général du Tarn, le coût du projet, le faible nombre d'agriculteurs bénéficiant du barrage (20 en réalité, et non 80 exploitants comme annoncé par le Conseil Général), ainsi qu'un plus faible besoin en eau à l'heure actuelle, comparé à ce que les études montraient en 2001.
          En outre, l'opposition au barrage est soutenue par des nombreux écologistes, la Confédération paysanne, le parti Europe Écologie Les Verts, le Parti de gauche et le Nouveau Parti anticapitaliste.
--> Pour des raisons de sauvegarde des animaux, de coût honéreux, d'inutilité et d'intérêt purement isolé (20 exploitations agricoles)

Quelles sont les actions contestataires antérieures ?

           Dès octobre 2013, l'occupation du site par les opposants est réalisée par le groupe "Tant qu'il y aura des bouilles" ("...il n'y aura pas de barrage"). Mais en février 2014, le préfet du Tarn autorise la capture des animaux protégés de la zone ainsi que le déboisement de la forêt, entraînant une expulsion des opposants occupant le site après une décision de justice demandée par le conseil général. En avril 2014, diverses actions, regroupant 400 personnes, sont menées par les opposants sous le terme de « printemps de Sivens » dont la « convergence des marches ». Durant le même mois, plusieurs décisions de justice, notamment de la Cour d'Appel de Toulouse et du Conseil d'État déboutent la demande des opposants. Enfin, en mai 2014, une autre expulsion d'opposants au barrage est réalisée.
          À la fin du mois d'août 2014, une nouvelle occupation de la zone a lieu, alors que les préparatifs de déboisement commencent. C'est alors que des affrontements entre les opposants et les forces de l'ordre ont lieu le 26 et 27 août. En marge de ces violents affrontements, des grèves de la faim sont initiées, mais en vain, puisque les travaux de déboisement commencent le 1er septembre 2014.
--> Les principales actions de contestations sont l'occupation du site, des actions en justice et des grêves de la faim


Comment être écologiste peut-il conduire à la mort ?

          J'ai bien peur que cette question ne reste sans réponse. Ou du moins sans réponse humainement recevable. Tout ce que je peux affirmer c'est que le week-end du 25 et 26 octobre 2014, plusieurs milliers de personnes (dont José Bové (député européen Europe Ecologie Les Verts et syndicaliste Confédération paysanne), Pascal Durand (député européen EELV) et Jean-Luc Mélenchon (député européen Parti de Gauche) se sont de nouveau rassemblés au Testet pour s’opposer à la construction du barrage. Le rassemblement devait se passer dans le calme et avait été autorisée par la préfecture. Cependant, des occupants du site incendient un générateur de projecteur resté sur le site pourtant évacué de toute trace de chantier, ce qui a provoqué le retour des forces de l'ordre et ravivé la colère d'une centaine d'anarchistes visiblement près à tout pour se battre contre l'autorité.
C'est ainsi que, par un tir de grenade offensive lancée par les forces de l'ordre, un jeune homme de 21 ans décède.

Avis ?
          Cette fin m'attriste, me choque et me révolte en même temps.  J'avoue être fortement mitigée au sujet de cette construction et de la façon dont cela a été géré. 
          Certes ce projet vieux de 20 ans est le fruit d'un processus démocratique puisqu'il a été étudié, voté et accepté par les élus locaux. De plus, les forces de l'ordre ont joué parfaitement leur rôle en se mettant en retrait au début de la manifestation (fin octobre) afin de ne pas attiser la haine des manifestants, ni de risquer d'apparaître comme des provocateurs. Ainsi sont-ils uniquement intervenus dès lors que la manifestation pacifiste s'est transformée en dégradation volontaire des lieux. Si les forces de l'ordre ne peuvent pas employer la force pour faire régner l'ordre, alors qui le peut ? A force de contester l'autorité, pire même, de ne pas la respecter et de la dénigrer, c'est le chaos pur et simple qui va s'installer en France. (n'est-ce pas déjà le cas? Hm.) Il faut bien mettre un terme aux débordements... il est seulement dommageable de voir que pour cela un recours aux armes, même considérées comme non dangereuses, est obligatoire. Enfin, de quel lieu les opposants se permettent-ils de contester une décision locale, sous prétexte qu'ils ne sont pas d'accord ? Ici est remis en cause la démocratie, son fonctionnement ainsi que le pouvoir coercitif d'une décision d'une collectivité territoriale.

          Mais d'un autre côté, cette histoire de barrage semble être bien plus qu'une histoire de réserve d'eau. Il semble en effet y avoir une sévère histoire de conflit d'intérêt de la part des élus locaux (tiens, que c'est étonnant en politique!). 

Conflits d'intérêts ?

          Ce sont les mêmes élus qui choisissent dans leurs collectivités locales de sacrifier ou alimenter tel cours d'eau et qui votent également ensuite les subventions nécessaires au sein de l'agence de l'eau. Par ailleurs, on remarque que la Compagnie générale des coteaux de Gascogne est une société d'économie mixte dans laquelle les représentants des conseils généraux sont majoritaires, et qui intervient dans la quasi-totalité des chantiers régionaux liés à la répartition de l'eau depuis une cinquantaine d'années. Ainsi il est facile de comprendre que la réussite économique de cette entreprise pèse sur les choix des élus qui en sont majoritaires. Vous voyez? Tout est lié. 

           Un autre exemple qui peut être avancé est celui de André Cabot qui est à la fois vice-président du département du Tarn, veillant sur les dossiers liés à l'eau, et siège en parallèle comme vice-président de la commission de l'agence Adour-Garonne, commission qui a eu à examiner la demande de 50 % de subventions pour ce barrage.

 --> Plusieurs autres personnalités ont de la même façon un pied dans le corps électoral local et le corps financier de cette construction.


Et l'aéroport de NDDL?

          Beaucoup ont assimilé ces manifestations et contestations à celles relatives à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes (dans la région Pays de la Loire). Etant bretonne et habitant aux portes de cette région, plus exactement à moins d'1h de route du supposé site de l'aéroport, je ne peux qu'approuver cette affirmation.
          En effet, ce projet d’aéroport dans la campagne nantaise (alors qu'il y a déjà un aéroport à Nantes, et à Rennes), cela fait des générations que les habitants de l'Ouest en entendent parler ! Enfant, ma mère entendait déjà parler de ce projet qui devait se faire "bientôt". 40 ans plus tard, aucune pierre ni once de chantier n'a été décelé, alors même que le permis de construire est signé. Pourquoi? Certainement dû aux (très) forts mouvements de contestations et de mobilisations que ce projet engendre. 
          L'année dernière j'ai effectivement traversée en voiture timidement une partie de cette ZAD ("Zone A Défendre") [ site de la ZAD de NDDL, ça rigole pas! ] et j'ai donc pu être témoin des ravages des affrontements, ayant pourtant eu lieu l'année encore d'avant (2012 principalement). Voitures brûlées, terrains dévastés, pancartes et banderoles hérissées, barrières cassées, pneus entassés, routes dégradées... Tel ne fut pas ma stupeur à la vue de ces dégradations scandaleuses et de ces dégâts matériels et environnementaux. Un véritable champ de guerre, et je n'amplifie rien. 
Badge autocollant pour voiture
Enfin, les contestations continuent de battre leur plein puisque cet été, j'ai de nouveau pu être témoin d'une action contestataire des opposants à cet aéroport : un groupe isolé a mis feu, sur la 4x4 voie Rennes-Nantes, a une bonne dizaine de pneus usagers, bloquant ainsi les automobilistes (dont moi!) pendant une bonne heure et demi. De multiples manifestations continuent d'être organisées principalement à Nantes. Ces manifestations sont familiales, pacifistes, organisées et préparées, cependant, comme partout, il existe des casseurs anarchistes  qui ne connaissent rien à l'écologie mais qui prennent ces mouvements sociaux comme une occasion de se défouler, tant sur les forces de l'ordre que sur les infrastructures et commerces de la ville.






          BREF, je pense qu'il est grand temps que je m'arrête d'écrire et que je retourne à mes révisions de droit des contrats. Je terminerai simplement par préciser que je suis entièrement contre la construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, puisqu'encore une fois, ce n'est pas l'intérêt général qui est le véritable objet de ce projet, mais bien des enjeux financiers, des alliances et des conflits d'intérêts bien caché du grand public. Sans compter l'impact désastreux que ce dernier aurait sur la faune et la flore ainsi que sur les populations alentours, et la pollution terriblement importante que cela engendrerait.
J'espère vous avoir un peu plus éclairé sur ces deux affaires similaires tant par leurs violentes contestations et violentes répressions que par leur caractère écologique.



PS: je doute que cet article intéresse beaucoup de monde, mais il me tenait à coeur. Voilà. Mes pensées se tournent vers Remi Fraisse et ses proches.


Sur ce, passez un excellent week-end, et n'oubliez pas de sourire !


(Sources: France 3 Midi-Pyrénnées, LeMondeCollectif TestetYonne Lautre)


Minute Titre: Manau est un groupe de rap, composé de Martial Tricoche et Cédric Soubiron et formé en 1998. D'inspiration celte, Manau est principalement célèbre pour son titre La tribu de Dana et leur premier album Panique Celtique a notamment été récompensé par la Victoire de la musique du « meilleur album rap ou groove de l’année » en 1999.

2 nov. 2014

'We will ROCK you'


Comme chaque début de mois, je vous retrouve avec une playlist qui vous permettra d'affronter les 30 prochains jours !


          Prise par les cours, le travail et la vie quotidienne, je n'ai pas vraiment eu le temps de parcourir le net à la recherche de nouveautés récemment... Faute de découverte poignante, j'ai tout simplement fouillé dans le dossier musique de mon ordinateur pour en ressortir une vingtaine (oui, je me suis lâchée!) de titres rock joués par des groupes mythiques et classiques connus de tous, dont il faut absolument avoir dans son iPod/portable.

  1. Walk this way - Aerosmith
  2. You Talk - Babyshambles 
  3. Penny Lane - The Beatles
  4. I Wish I Was Someone Better - Blood Red Shoes
  5. Song 2 - Blur
  6. Living On A Prayer - Bon Jovi
  7. London Calling - The Clash
  8. Friday I'm In Love - The Cure
  9. Basket Case - Green Day
  10. Ruby - Kaiser Chiefs
  11. Whole lotta love - Led Zeppelin
  12. Rape Me - Nirvana
  13. Supersonic - Oasis
  14. Another Brick In The Wall - Pink Floyd
  15. Where Is My Mind - Pixies
  16. Bohemian Rhapsody - Queen
  17. Losing My Religion - R.E.M
  18. By The Way - Red Hot Chili Peppers
  19. Sunday Bloody Sunday - U2
  20. Baby O'Riley - The Who

          Article très court, je sais, mais je suis extrêmement à la bourre dans mes révisions, donc chaque minute de mon dimanche est précieuse actuellement...
Bon courage pour la rentrée, et à très vite !
N'oubliez pas de sourire xx