22 nov. 2015

'Tu danses et puis tout va'

Mon top 10 des vidéos qui donnent le sourire



Après cette semaine difficile et pour toutes les prochaines qui risquent de se reproduire, je partage ici rapidement un top dix des vidéos célèbres ou non qui vous (re)donneront le sourire en un clin d'oeil !


J'aurais pu choisir n'importe quel sketch de Gad, mais celui-ci n'est peut être pas très connu alors à vos oreilles !

J'étais obligée de mettre une vidéo d'elle.


Parce-qu'il en dit des conneries, mais celle-ci c'est quand même du high level.


Je voue un culte à cette humoriste, tellement talentueuse.


WARNING: Vous allez avoir la chanson en tête toute la journée.


6. La Ferme Jérome + les OFF.
Les débuts de Jérome, j'adore. Les off sont également très (si ce n'est plus) drôle.


Un peu borderline comme blague, mais il faut avouer que sa réaction spontanée est vraiment hilarante.



Un classique.


Le film entier est un sketch, mais ce moment respire tellement la joie de vivre.


Oups, j'ai honte. Mais cette vidéo me remonte le moral, alors pourquoi s'en cacher.



Evadez-vous quelques minutes avec ces vidéos, ou sortez prendre l'air, lisez un livre, regardez un épisode de New Girl, faites vous une fondue au chocolat entre amis, riez des blagues sans fin sur le logeur Jawad, parlez à votre voisine, dansez en boite jusqu'au matin... C'est ce que j'ai fait perso, et ça marche. Ca ne sert à rien de ressasser, mise à part se conforter dans sa déprime et s'auto-imposer des barrières. La vie est belle les amis, je n'ai pas besoin de vous le dire, je sais que vous le savez.


16 nov. 2015

'We want peace'

          Je n'arrive pas à ne pas y penser. Parfois mon esprit s'évade, je regarde une série, je lis un livre, je parle avec mes proches. Mais à la fin de l'épisode, à la fin du chapitre et à la fin de la discussion, la réalité me frappe de nouveau en pleine face. J'y pense en permanence et cela m'obsède l'esprit. Je n'arrive pas à arrêter d'y penser. A quel point ce monde est tordu. A quel point l'humain est cruel. A quel point la vie est tragique. A quel point le futur est terrifiant.
Bizarrement je n'ai pas peur de mourir, non. Je n'ai pas peur de sortir, me rassembler, prendre le métro, aller à des concerts, à des matchs de foot ou au resto. Je n'ai pas peur d'être moi-même une victime. Mais j'ai peur d'une seule chose : être témoin de la mort. Ces attaques vont se répétées et la guerre va prendre de plus en plus d'ampleur. Les attaques se multiplieront et seront de plus en plus meurtrières. Un jour ça sera la voisine de ma tante, le mari de ma prof, le père de mon camarade. Puis ça sera ma marraine, mon frère, ma meilleure amie... Je ne sais que trop bien ce que c'est que de se reconstruire après un départ anticipé. Je ne sais que trop bien ce que c'est que d'être endeuillée et de pleurer en cherchant en vain des raisons à cette disparition. Et je ne le souhaite à personne. Je n'ai pas peur de mourir non, j'ai peur de voir les autres mourir.

J'ai peur de la division aussi. Surtout. De la division du monde, de ma nation, de mon pays, de mes proches. Pour ou contre répliquer plus fort? Pour ou contre l'état d'urgence? Pour ou contre la violation de notre vie privée? Pour ou contre l'accueil de migrants? Ah, arrêtez avec vos disputes puériles. Arrêtez avec vos idéologies fascistes à la con, avec votre putain d'esprit fermé et occupez vous d'enlever la merde coincée dans vos yeux. Évoluez avec votre temps, vivez avec le monde et "aimez vous les uns les autres, bordel de merde."

J'ai 20 ans et je suis témoin de la guerre, mais que se passe-t-il? Mes croyances de petite fille s'écroulent. Lorsque j'entendais parler des deux guerres mondiales, cela me paraissait si lointain. A l'école, on nous apprend les horreurs de la guerre, les dommages humains et matériels. Mais c'était en 1900 et quelques, c'était il y a longtemps, c'est du passé, le monde a changé depuis. On est civilisé maintenant, les allemands sont nos amis, l'Europe se construit alors tout va bien. La guerre c'était du temps de nos ancêtres, c'était il y a des décennies, ca parait presque irréel, impensable. Non, on n'est plus des barbares nous, une guerre comme cela ça ne se reproduira jamais. C'était du temps de non grand-parents, c'était il y a longtemps, on n'est plus comme ça, on n'agit plus comme ça. On n'est pas des sauvages, on a des moyens modernes maintenant, on est en 2015 quoi. Les fossés, les poilus, tout ça c'est loin derrière nous. 



Et pourtant. La guerre est bien là. Il nous aura fallu du temps pour nous en rendre compte. Un onze septembre, une organisation terroriste démantelée, une révolution arabe, des dictateurs, des attentats au proche et moyen orient, des attentats au Maghreb, un à Londres, un autre à Madrid. Puis Charlie il y a 10 mois. Oh Charlie et l'hyper casher, ça nous a fait mal. On réalise un peu plus à quel point on est dans le pétrin. Mais des éléments font que l'on reste dans le déni. C'est à cause de ce qu'ils faisaient, c'est à cause de ce qu'ils étaient. C'était des cibles précises, il y avait "une raison", Mais un restaurant, un stade de foot, une salle de concert.. merde, pourquoi? Ca n'a aucun sens. J'étais à une soirée en Hongrie lorsque les alertes lemonde ont fait vibrer mon portable. Mais c'est lorsque mon frère m'a écrit "C'est comme Charlie mais en 10 fois pire" que j'ai pris peur et réalisé l'ampleur des événements. J'ai beau retourner les faits encore et encore dans ma tête, je n'y comprends rien. J'ai beaucoup pensé à mes petites cousines et un petit garçon de 6 ans dont je suis très attachée, et je me suis demandée ce qu'ils ressentaient, comment ils voyaient tout cela et surtout ce que leur maman pouvaient bien leur dire. Comment expliquer cela aux enfants? Comment leur expliquer que des gens tuent d'autres gens parce-qu'ils profitent de la vie? Puis je me suis rendue compte que je n'y comprenais rien moi-même, que personne n'y comprenait rien et que les enfants comme les adultes se retrouvent sans réponse. Si quelqu'un a réussi à parler à son enfant, qu'il vienne me parler aussi. Car je me sens comme une enfant aussi, je me sens fragile, fébrile et démunie. Je ne comprends pas, je ne comprends rien. Ca n'a aucun sens.

J'ai mal à mon Paris, j'ai mal à mon pays, ma liberté, ma République, ma culture. Je voulais réagir à froid mais je réalise que c'est encore chaud. Des frissons, des débuts de sanglots, quelques larmes isolées qui coulent encore. Mon monde s'est arrêté de tourner depuis cette nuit d'horreur.
Mais pas le monde des autres Erasmus. Ils ont été choqués samedi, dimanche peut-être, et puis voilà. Pendant ce temps là moi j'ai fais ma minute de silence lundi, je me suis habillée en noir, et je ressasse les événements en permanence, j'en ai cauchemardé cette nuit même. Ca n'a aucun sens. J'en discute tout le temps avec les autres français, je m'informe, je lis énormément d'articles et de témoignages et je regarde en streaming mon Président parler à l'Assemblée nationale ainsi que mes journalistes être émus aux larmes. Les autres, eux, ils rigolent, ils sortent, ils vivent. Pourquoi moi je devrais m'arrêter? Je suis comme une coquille fêlée, mais pas encore cassée.
Alors je sais que petit à petit la vie va reprendre son cours. On y pensera toujours bien sûr, mais ça ne sera plus la principale source de nos préoccupations. On continuera à rire, à débattre et refaire le monde en famille, à se disputer avec son frère, à boire trop de rouge en terrasse, à danser pendant des concerts, à dîner au resto du coin et à s'énerver devant des matchs de foot. La vie continue, parce-qu'ils ont tués 129 personnes, pas 66 millions.




Le directeur de ma fac nous a écrit un mail hier soir. Son message était touchant, poignant et plein d'espoir :

"(...) La jeunesse est touchée en son coeur, sur ses lieux de prédilections, et pour ce qu'elle représente : l'avenir. Vous êtes, vous étudiants, la réponse la plus forte qui soit à ces actes abominables. Vous avez les ressources pour dépasser la haine et apporter votre pierre à une société plus éclairée.

Ces attaques ne font que renforcer la raison d'être de votre université, lieu de partage et de savoir. Elles ne font que renforcer notre détermination à être à vos côtés.  (...)
Toutes les universités seront ouvertes demain. Avec encore plus de détermination qu'hier. (...)
Je sais pouvoir compter sur votre vigilance et sur votre engagement pour surmonter ces terribles épreuves."


          Ce qu'il s'est passé à Paris est une tragédie. Ce qu'il s'est passé à Beyrouth est une tragédie. Et le fait que ce qu'il s'est passé à Paris compte plus que ce qu'il s'est passé à Beyrouth est une tragédie. Je suis confuse et je me sens gênée de voir que la solidarité ne se témoigne qu'envers les grands pays occidentaux. Je me sens privilégiée de savoir que mon chagrin est partagée par le reste du monde. Et ça non plus ça n'a aucun sens. Nous sommes tous humains, et que nous vivons dans un pays riche et puissant ou non ne devrait pas impacter sur l'importance de nos pertes. Mes pensées se tournent vers tous les proches des victimes des attentats.



Commémoration à Pécs, Hongrie.


We want peace.





"Les terroristes ne détruiront jamais la République car c'est la République qui les détruira." B. Cazeneuve, Ministre de l'Intérieur.



14 nov. 2015

'We Want Peace'

#PrayForParis






Il faut que ça sorte.

 Il y a quarante quatre semaines, c'était un journal satirique et une communauté qui ont été pris pour cible. A cause de ce qu'ils faisaient, et de ce qu'ils étaient. Je me souviens si bien de ce sentiment d'impuissance, de dégoût et d'incompréhension. Je m'en souviens trop bien. Et je me souviens également de ne plus jamais vouloir ressentir cette colère et ce mal être, tout en étant malheureusement certaine de devoir y refaire face un jour. Et ce jour est arrivé. Cette nuit. Cette horreur. La folie humaine n'a donc aucune limite.
Il y a quarante quatre semaines j'étais présente pour soutenir mon pays et ma nation. Aujourd'hui je me situe à des milliers de kilomètres, agrippée à mon smartphone pour pouvoir suivre l'actualité. Je me sens démunie, vidée et impuissante. 




Quarante quatre semaines plus tard et c'est une masse de français quelconques qui a été pris pour cible. Il ne semble y avoir aucune logique, juste l'envie de toucher un nombre maximal d'humains pendant un moment de joie, de rassemblement et de détente. Juste l'envie gratuite de détruire. C'est déchirant, révoltant, pesant. Je me suis endormie les yeux en pleurs, je me réveille les yeux mouillés. Comment une vie humaine peut-elle n'avoir vraiment aucune valeur pour ces... ces monstres ? Comment peut-on prendre plaisir à préparer et exécuter une tuerie? Comment peut-on voler une vie au nom de Dieu? Comment? Pourquoi vouloir tuer des personnes dont le seul reproche était de vivre ? Pourquoi aimer infliger de la souffrance? Pourquoi attiser la haine? Au nom de qui? Dans quel but? Tant de questions qui resterons à jamais sans réponse. J'ai mal, j'ai affreusement mal. 
A l'école on nous apprend les horreurs et les dommages des deux guerres mondiales. Ca parait si lointain, c'est du passé, c'est presque irréel. Je n'aurais jamais pensé connaître la guerre sur mon territoire à 20 ans. Et pourtant.


Cependant, bien que cette nuit-là ait été une preuve de ce que l'humanité a de pire, elle a été une preuve de ce qu'il a de meilleur. La spontanéité, la solidarité et le sang-froid des français m'ont impressionnée, je dois l'avouer. De même que les réactions sincères des étrangers qui m'envoient des messages et publient des photos et mots de soutien. En soirée avec des italiens hier, ils ont compris que la situation était grave lorsque tout les français se sont mis à regarder leur portable, affichaient un air grave et ne participaient plus aux conversations, exceptés entre eux. François Hollande m'a également impressionnée, je dois aussi l'avouer. Passer d'un match de foot à un état d'urgence, ce n'est pas la soirée la plus ordinaire qu'il soit. Notre pays est en guerre et j'ai le coeur serré mais je n'ai pas peur. Je n'ai pas peur, non, j'ai juste envie de serrer mes proches dans mes bras, car la seule chose qui me fait peur au fond, ce n'est pas d'être victime d'une attaque, mais c'est de les perdre eux. Et surtout je soutiens la position de mon chef d'Etat, car c'est la division qui nous affaiblira. L'important est de s'unir, de s'aimer, de se comprendre et de rester sensé, ne pas tombé dans la division, l'effroi ou la haine.

Mes pensées se tournent vers les familles des victimes, les blessés, les rescapés, les témoins, les forces de l'ordre et toutes les personnes qui resteront traumatisées par cette nuit de terreur.




"We can bomb the world to pieces, but we can’t bomb it into peace..."